De plus en plus de retraités souhaitent ou doivent garder une activité à la retraite. Le cumul emploi-retraite est un dispositif qui concerne près d’un demi-million de retraités français. Existant depuis 1945, ses modalités ont régulièrement évolué, la dernière réforme de 2023 repoussant notamment à 62 ans l’âge d’entrée dans la retraite progressive.

Deux options s’offrent aux seniors souhaitant combiner activité et pension de retraite : la retraite progressive et le cumul emploi-retraite « classique ». Si leurs avantages et inconvénients diffèrent, le Conseil d’Orientation des Retraites estime que dans la majorité des cas, la retraite progressive est financièrement plus intéressante.

Activité et retraite : avantages et inconvénients

Retraite progressive

AvantagesInconvénients
Aménager la transition entre activité et retraite4 conditions cumulatives
Réduire l’activité professionnelle tout en percevant une fraction de la pension de retraiteJustification annuelle de l’activité professionnelle auprès des régimes de retraite
Acquérir de nouveaux droits à la retraite voire une surcote
Possibilité d’en profiter 2 ans avant l’âge légal

Cumul emploi-retraite

AvantagesInconvénients
Se procurer une source de revenus supplémentaire immédiate4 conditions cumulatives
Cumuler intégralement (sous conditions) le salaire avec la pension de retraiteLimitation du cumul dans certains cas
Liquider les droits à la retraite pour ne pas subir les prochaines réformesAucune acquisition de nouveaux droits à la retraite

Il existe également des cas particuliers qui permettent de cumuler sa pension de retraite avec une activité professionnelle comme la poursuite d’une petite activité ou d’un travail à caractère scientifique ou littéraire, la participation à des activités juridictionnelles ou l’octroi de consultations de manière occasionnelle et discontinue.

La retraite progressive : aménager la transition vers l’inactivité

Ce dispositif permet de liquider partiellement sa retraite de base et complémentaire, tout en poursuivant une activité professionnelle à temps très partiel (entre 40 et 80%). Ce dispositif, qui concerne près de 500 000 retraités selon les chiffres de 2020, permet de commencer à percevoir une partie de sa pension vieillesse (régimes de base et complémentaires), tout en conservant une activité professionnelle à temps très réduit. Une sorte de mi-temps aménagé pour préparer sereinement son départ définitif à la retraite. L’intérêt ? Continuer à acquérir des droits supplémentaires qui seront intégrés au calcul final de la pension. Un régime de faveur puisque les seniors bénéficient également d’une surcote.

Pour en bénéficier, trois conditions cumulatives : être à deux ans maximum de l’âge légal, justifier d’un nombre de trimestres suffisant, et réduire substantiellement son activité. 5 régimes concernés :

  • Les salariés du secteur privé et agents non titulaires de l’Etat (relevant de la CNAV)
  • Les salariés du régime agricole et aux exploitants agricoles (affiliés à la MSA)
  • Les artisans et commerçants (Sécurité sociale des indépendants SSI)
  • Les fonctionnaires
  • les professions libérales relevant de la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse des Professions Libérales et de la Caisse Nationale des Barreaux Français

Tous les régimes à la même enseigne ?

Les modalités varient toutefois selon les régimes (salariés, indépendants, exploitants agricoles…). Les exigences en termes de réduction du temps de travail diffèrent selon les régimes de retraite. Pour les salariés du secteur privé, l’activité doit être exercée à temps partiel entre 40% et 80% de la durée normale. La loi de 2023 oblige désormais l’employeur à justifier son refus d’aménagement du temps de travail par l’incompatibilité de la durée demandée avec les fonctions occupées. Le montant de la pension est réduit proportionnellement à la baisse d’activité.

Concernant les travailleurs indépendants, le niveau de la retraite progressive dépend de la diminution de leurs revenus professionnels par rapport à la moyenne des 5 dernières années. Cette baisse doit se situer entre 20% et 80%, sous peine de suppression de la pension en cas de réduction inférieure à 20%. Un ajustement annuel est opéré au 1er juillet.

Pour les exploitants agricoles, les règles sont plus strictes. Seuls les chefs d’exploitation à titre exclusif sont éligibles. Le degré de cessation d’activité est apprécié soit en nombre d’hectares cédés, soit en réduction du temps de travail, soit en cession de parts sociales. De plus, un plan de cession progressive doit être souscrit en cas d’exploitation foncière ou hors-sol, et les parts détenues dans une société doivent être progressivement cédées.

Un avantage de taille quand on sait qu’en cas de dépassement de l’âge légal de départ, fixé à 64 ans par la réforme de 2023, une surcote vient majorer leurs futurs revenus de retraités.

Le cumul emploi-retraite : un complément de revenus

Créé en 2004, ce second dispositif autorise les retraités à reprendre une activité rémunérée après liquidation de leur pension. Deux possibilités : un cumul total avec leurs revenus d’activité, ou un cumul plafonné.

Dans le premier cas, ils doivent avoir définitivement cessé leur activité initiale, liquidé l’ensemble de leurs pensions et rempli les conditions du taux plein. Le cumul est alors totalement libéralisé.

Quand le retraité ne remplit pas les critères pour un cumul intégral de sa pension avec des revenus d’activité, le cumul fait l’objet de restrictions par un système de plafonnement. Le total des revenus issus de la nouvelle activité et de la pension est alors plafonné, ce qui peut entraîner une réduction du montant de la pension. Si le montant de la réduction dépasse celui de la pension, cette dernière est alors complètement suspendue.

Tous les régimes à la même enseigne ?

Les règles de plafonnement varient selon les régimes : salariés du privé, fonction publique, indépendants (artisans, commerçants, professions libérales) et exploitants agricoles.

Pour les salariés relevant du régime général, de la MSA ou de la plupart des régimes spéciaux hors ouvriers d’État, le cumul plafonné est autorisé pour une activité reprise chez un nouvel employeur ou chez l’ancien après un délai de 6 mois.

Concernant la retraite de base, le revenu cumulé (nouvelle activité + pensions de base et complémentaires) est plafonné au plus avantageux entre 160% du SMIC brut ou le dernier salaire d’activité.

Pour les retraites complémentaires AGIRC-ARRCO, le plafond est le plus élevé entre le dernier salaire, 160% du SMIC ou la moyenne des 10 dernières années de salaire. Ce plafond intègre tous les régimes obligatoires, pas seulement ceux des salariés.

L’acquisition de nouveaux droits à la retraite lors d’un cumul plafonné a évolué : possible avant 2015, interdite sauf exceptions à partir de 2015, et avec la réforme de 2023, la situation reste inchangée en cas de cumul plafonné mais de nouveaux droits à la retraite sont possibles sous conditions en cas de cumul libéralisé.

Si ces dispositifs permettent une poursuite d’activité après la retraite, quelques cas particuliers autorisent aussi le cumul, comme la poursuite de travaux littéraires ou scientifiques. Un panel d’options qui offre une certaine souplesse aux nouveaux retraités dans la gestion de leur fin de carrière.

Des solutions de transition

La retraite progressive et le cumul emploi-retraite offrent ainsi aux seniors une certaine souplesse pour aménager leur transition vers l’inactivité, selon leurs besoins et leurs attentes. Que ce soit pour préparer sereinement leur départ définitif à la retraite en réduisant progressivement leur activité, ou pour se constituer un complément de revenus en reprenant un emploi après avoir liquidé leurs pensions, ces dispositifs apportent de la flexibilité en fin de carrière.

S’ils demeurent encadrés par des conditions d’âge, de durée d’assurance et de plafonds de revenus variables selon les régimes, ces mécanismes n’en permettent pas moins d’adoucir la transition souvent abrupte entre la vie active et la retraite. Une période charnière qui peut ainsi être vécue en douceur, que ce soit pour des raisons financières ou pour ménager un passage progressif vers l’inactivité totale.

Avec ces formules souples d’aménagement de fin de carrière, les pouvoirs publics répondent à une attente forte des actifs seniors, en quête de dispositifs leur permettant de bien préparer et vivre pleinement leur passage à la retraite. Les sites d’emploi destinés aux séniors se multiplient comme par exemple emploisenior.net, seniorsavotreservice.com ou teepy-job.com.

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Catégories : Retraite

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